J'ai interviewé Clotilde Poivilliers, l'auteur du best seller J'arrête de me trouver nulle aux éditions Eyrolles

Aujourd’hui, je suis en  très bonne compagnie et entre de bonnes mains avec Clotilde. Si on parlait confiance, estime de soi et fierté personnelle ? Vaste débat !

Au-delà d’être thérapeute, enseignante en shiatsu, formatrice en mindmapping et consultante en gestion des émotions, du stress et de l’anxiété (oui, oui, tout ça !), Clotilde Poivilliers est l’auteur du livre « J’arrête de me trouver nul(le) ». Elle nous propose une méthode en 21 jours pour nous reprogrammer et cultiver le positif dans notre vie (oh oui !).

Une rencontre passionnante pour traiter d’un problème qui nous concerne tous…

Clotilde, tu penses que beaucoup de personnes se trouvent nulles ?

Chacun d’entre nous s’est déjà dit, une ou plusieurs fois « mais qu’est-ce que je suis nul ! ». Je ne connais personne qui n’a jamais prononcé ou pensé cette phrase. On peut se trouver nul au niveau professionnel pour parler en public, dans sa relation de couple parce qu’on prend souvent la mouche, quand on est enfant et qu’on n’arrive pas à faire du vélo sans roulettes… Dès qu’on ne réussit pas quelque chose, on se trouve nul !

Et toi Clotilde, tu t’es déjà trouvée nulle ?

Bien sûr et il y a encore des moments où je le pense, même si ça arrive de moins en moins souvent ! Quand j’étais enfant, j’avais l’impression d’être transparente et de ne pas être à la hauteur. Nous étions  4 enfants en 5 ans d’écart. Mes 2 frères aînés sont nés lourdement handicapés mentaux et ma sœur cadette était systématiquement dans l’opposition et sollicitait beaucoup mes parents. Moi j’étais celle qui « poussait toute seule », donc celle à laquelle on portait le moins d’attention. J’ai eu longtemps l’impression d’être nulle par ce que je pensais mériter que l’on s’occupe moins de moi.

Tu fais une différence entre estime de soi et confiance en soi, pourquoi ?

L’estime de soi est la valeur que l’on s’accorde au niveau de l’être : qui je suis ? Alors que la confiance en soi c’est ce que l’on est capable de faire. Mais ces deux valeurs sont totalement liées. Si je rate régulièrement ce que je fais, ma confiance en moi va baisser et au bout d’un moment, va également faire baisser mon estime personnelle. Les deux doivent être équilibrées pour se sentir fier de soi.

Mais être fier de soi, ce n’est pas un peu prétentieux ?

On fait souvent l’amalgame entre la fierté et le fait d’être fier de soi. Il n’y a rien de prétentieux quand on est fier de soi. C’est être capable de reconnaître ses qualités de savoir-être et de savoir-faire. Il faut simplement être juste avec soi, sans en rajouter ! Notre éducation et notre société nous influencent sur ce point. Dès le plus jeune âge on nous demande d’être modeste au risque de « prendre la grosse tête ». Alors qu’être fier de soi est très important pour son équilibre personnel, pour son équilibre émotionnel, et pour son équilibre social. Quand on se sent en confiance et en estime, c’est aussi bénéfique pour son entourage ! On rayonne quand on est fier, on est plus éteint quand on se trouve nul…

Plus qu’un livre, c’est un véritable programme que tu nous propose de suivre étape par étape en 21 jours et la première semaine est destinée à l’observation…

Ma famille ou mon entourage peuvent passer leur temps à me faire des compliments, si j’ai tendance à me dévaloriser, je ne serai pas capable de les entendre et de les accepter. L’objectif de cette première semaine, c’est donc d’observer comment je me suis « programmée » à me trouver nulle et comment je continue à le faire ! En général, le sentiment de nullité vient d’un sentiment d’insécurité. C’est dans notre passé qu’il faut aller, dans nos expériences « ratées », dans nos « échecs », dans notre éducation socioculturelle, dans les comparaisons que l’on s’inflige ou qu’on nous a imposées, dans les culpabilités que l’on ne digère pas et qui nous paralysent…

L’objectif est de se rendre compte qu’on est notre pire juge ! Si notre mental, que je qualifie de « menteur », prend les rênes, il nous empêche de bien vivre nos émotions. Quand on réussit quelque chose, c’est lui qui vous dit « oui mais là c’était facile », « c’était le hasard »… Et quand vous « échouez », c’est l’autoflagellation assurée ! Vous n’avez pas de pire ennemi que votre mental.

La première bonne question à se poser pendant cette semaine est : pourquoi je me trouve nul ? Et souvent la réponse est factuelle : je n’arrive pas à parler en public, je râle souvent après mon conjoint…  Ensuite il faut se demander : pourquoi j’ai peur ? D’être rejeté, d’être mal vu, des conséquences… Il est important de mesurer les conséquences de nos émotions : la peur, la tristesse, la colère, la honte…

Quand on est dans ce cercle vicieux, on rumine sur les échecs du passé et on angoisse sur les échecs à venir parce qu’on est persuadé que ça va recommencer. Et plus on en est persuadé et plus on rumine et on angoisse ! Et sous prétexte qu’on se trouve nul, on va en prendre l’apparence et les attitudes…

La deuxième semaine, tu proposes justement de se déprogrammer avec des méthodes et des outils pour le moins originaux. Tout le monde peut changer ?

Il existe une multitude d’outils, très simples et très efficaces, que l’on peut utiliser au quotidien !

Le dronecoach par exemple, qui possède une caméra et un micro imaginaires que l’on peut activer à tout moment en toute conscience. Face à une situation de malaise, on peut allumer son dronecoach en direct ou en différé et se regarder de l’extérieur en train d’agir. Ça permet de désamorcer presqu’immédiatement les moments de dévalorisation en prenant du recul, mais aussi de mesurer ses efforts et les progrès réalisés.

Les feebacks positifs permettent de constituer son tableau de bord de qualités, avec tout le bien que votre entourage pense de vous, au niveau mental, émotionnel et physique. En le regardant régulièrement, vous pourrez cultiver et entretenir votre fierté personnelle !

D’autre outils permettent aussi de travailler sur la dimension psycho-émotionnelle.

La cohérence cardiaque est une technique de respiration qui vous aide à moins subir les situations angoissante, à gérer le stress et les émotions. L’objectif n’est pas de se détendre, mais de faire revenir le calme, la vigilance et la performance dans le système nerveux.

Ou encore l’auto-shiatsu qui améliore et harmonise l’état physique et mental par pression des doigts sur certaines zones de votre corps. C’est une technique manuelle de soin énergétique issue de la médecine traditionnelle orientale. Comme le livre a pour objectif de vous rendre autonome, je vous donne mes protocoles spécifiques pour agir vous-même directement sur vos méridiens d’acupuncture. Couplé à des intentions positives que l’on prononce à voix haute, on programme notre corps sur un canal positif !

Le but de ces outils est de travailler sur le lâcher prise par rapport au passé et à nos échecs et d’ouvrir notre conscience en prenant de la hauteur. Le futur est l’univers de tous les possibles, il n’est pas fait que de risques ! Ce qui est formidable, c’est que ces outils agissent en dehors de notre volonté.

La troisième semaine, on se reprogramme avec la méthode que tu as baptisée PARI©

Maintenant, on agit en pleine conscience sur les changements que l’on a opérés et ceux qui vont encore arriver. Pour ça, j’ai mis au point un programme spécifique :

  • Plaisir : on va activer la confiance en soi et l’estime en soi en se faisant plaisir, buller, écouter de la musique, … sans culpabiliser ! Il y a au moins 4 pages d’idées dans le livre, classées en fonction de ce que les plaisirs vont nourrir : physiologiques, sociologiques, idéologiques, dingues, … Et on s’en octroie 3 par jour !
  • Action: agir est le maître mot, il n’y a rien de pire que de l’immobilisme qui engendre la rumination et l’anxiété.
  • Relation: le principe est de sortir de l’isolation et d’entrer par exemple en relation pour participer à un projet commun. Si le projet réussit, la victoire est partagée. Si le projet ne réussit pas, la défaite est également partagée. On lâche prise, on respire la vie à plein poumons, on renforce nos limites personnelles. On entre en relation 3 fois par jour !
  • Imagination: le futur n’est pas encore là, on a le choix d’imaginer le meilleur !

Appliquer le programme de Clotilde, c’est obtenir son permis de fierté en 21 jours ! Mais chacun peut aller à son rythme. Ce qu’il faut retenir, c’est respecter l’ordre des 3 étapes nécessaires pour retrouver confiance en soi.

Alors, vous attendez quoi pour passer à l’action et booster votre estime personnelle ?